Il y a indéniablement une profonde évolution du goût. Cette tendance était amorcée depuis quelque temps, et elle s’accélère, à la faveur notamment des maisons de vente anglo-saxonnes qui se désintéressent du goût classique, tels le mobilier, les objets d’art ou l’argenterie pour affirmer leurs choix stratégiques. Même l’impressionnisme se retrouve délaissé.
On observe un recentrage autour de l’art contemporain et moderne, plus accessible au plus grand nombre. Les catalogues de vente prennent la forme de « pavés » imposants, et le marché évolue à tel point qu’une œuvre de Léonard de Vinci, Salvator Mundi, devient paradoxalement la pièce phare d’une vente d’art contemporain, avec le résultat que l’on connaît : un montant pharamineux de 450 millions de dollars, et une possible destination vers un fameux musée d’Abu Dhabi.
Pourquoi un tel choix ? Très certainement pour vendre cette œuvre dans le meilleur contexte financier possible. L’émergence rapide, partout dans le monde, de musées en Chine et au Proche-Orient notamment, a une profonde incidence sur le marché. Cela se traduit par une politique très active d’acquisition d’œuvres pour alimenter leurs collections. Ce qui peut devenir problématique, car on ne sait pas quand on reverra ces œuvres sur le marché…